Eléments de méthode #1

“Par son regard embrassant un panorama, proche ou lointain tout en s’arrêtant sur certaines inflexions du sentier grâce aux sensations de son corps (la montée,le plat, le faux plat, la descente), visualisant les différentes couches géologiques de la montagne, l’étagement de sa végétation, le feuilleté minéral, l’habitat particulier, recompose une vision et une expérience du monde. Il rencontre enfin, cet historien-marcheur, des traces matérielles qu’il traverse physiquement : archives naturelles du passé, cultures témoignant de l’action des hommes, bâtiments, habitations, monuments, quartiers, signalisations renvoyant à un contexte précis, documents divers récupérés sur sa route grâce aux notes, aux souvenir, au ‘butin’ prélevé, devenant lui-même, par son corps, ses pensées, son journal de bord et son sac à dos, une forme d’archive ambulante de l’histoire d’une montagne”

Antoine DE BAECQUE, La traversée des Alpes. Essai d’histoire marchée, NRF Gallimard, 2014, p. 26.